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Armes Françaises au Yemen: trois journalistes auditionnés par la DGSI

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Après la parution de la première enquête du média d’investigation « Disclose » sur les ventes d’armes françaises à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, trois journalistes ont été entendus par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour « compromission du secret de la défense nationale« . Il s’agit de Mathias Destal et Geoffrey Livolsi, respectivement cofondateur et journaliste au sein du nouveau média d’investigation Disclose, ainsi que Benoît Collombat, membre de la cellule d’investigation de Radio France.

En effet, cette une convocation faisant suite à la parution, le 15 avril dernier, d’une enquête consacrée à la vente d’armes françaises à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Des équipements employés sur les lignes de front au Yémen. Dans la foulée, le parquet a ouvert une enquête pour « compromission du secret de la défense nationale. » 

Les journalistes sont ainsi suspectés d’avoir compromis le secret de la défense nationale en publiant un rapport « confidentiel défense  » de quinze pages, rédigé par la Direction du renseignement militaire (DRM) et présenté lors d’un conseil restreint de défense à l’Elysée le 3 octobre 2018. Même tarif pour Benoît Collombat, journaliste à la cellule investigation de Radio France, tenu de se présenter à Levallois le 15 mai. Ces auditions, qui ont duré environ une heure chacune.

Dans des salles d’interrogatoires spécialement aménagées pour l’occasion, les deux journalistes – entendus séparément mais avec leurs avocats – n’ont toutefois pas été questionnés sur l’enquête en elle-même, mais sur leur média, leurs financements, parfois même leurs publications Facebook et Twitter. Dans un communiqué publié par Disclose, ce « cadre procédural » a été « fermement dénoncé. »

De son coté,  Benoît Collombat précise à francetvinfo que durant son audition à la DGSI, les questions étaient essentiellement tournées sur les sources. « Il y a vraiment une recherche active de la source ou des sources« . Ce dernier rappelle, qu’aujourd’hui, la loi Sapin de décembre 2016, qui protège les lanceurs d’alerte, ne couvre pas le secret-défense. « Potentiellement les sources ne peuvent pas utiliser cette loi pour être protégées« .

Durant sa convocation à la DGSI, le journaliste de la cellule investigation de Radio France a refusé de répondre à ces questions et a opposé « le secret et la protection des sources« .

Les trois reporters ont été entendus sous le régime de l’audition libre, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte sous l’autorité de la section terrorisme du parquet de Paris.

La convocation des deux journalistes de Disclose et de leur confrère de Radio France avait été selon l’orient le jour dénoncée par une vingtaine d’ONG et syndicats de journalistes ainsi que par la Fédération européenne des Journalistes (FEJ) et le Centre de protection des journalistes (CPJ). Ces organisations estiment qu’il s’agit d’une atteinte inacceptable à la liberté de la presse.

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